La rétention par bouquet est une approche sylvicole qui s’inscrit dans un objectif d’aménagement écosystémique pour imiter les perturbations naturelles. La coupe totale (CPRS) est associée à une perturbation naturelle sévère, comme un feu de forêt. Toutefois, les feux laissent des îlots non-brûlés, par la suite utilisés par les insectes, oiseaux, petits mammifères, etc. Ce type de leg biologique en bouquet est donc important pour conserver des attributs de forêt mature, notamment en servant de refuge pour certaines espèces végétales. De plus, les bouquets permettent de conserver de gros arbres morts sur pied et au sol, un élément clé pour la biodiversité.
Les bouquets sont conservés de façon permanente, pour au moins une révolution forestière. Une partie des arbres sont susceptibles de verser, en raison de l’exposition au vent. Trop de chablis (mortalité) trop rapidement n’est toutefois pas souhaitable. Le maintien de bois mort dans la paysage aménagé est important pour soutenir la biodiversité, mais il faut cibler un apport graduel de mortalité. En effet, les différents stades de dégradation du bois attirent différents types d’insectes, de champignons, d’oiseaux, etc. La diversité est donc la clé, comme en forêt naturelle.
Il est important de préciser qu’il y a un quota de chantiers par unité d'aménagement dont la rétention est appliquée par bouquets. Toutes les CPRS ne pourraient donc pas avoir une rétention par bouquets.
Intensité de prélèvement : 95 % de la surface terrière du peuplement
Intervalle de coupe : 50 à 90 ans (plus long pour l’épinette noire)
La CPRS_U-BOUQ consiste à sélectionner des groupes d’arbres (150 à 500 m²), répartis uniformément sur le parterre de coupe (1 à 3 bouquets par hectare).
L’utilisation par la faune reste très semblable la variante sans legs biologiques. Les CPRS ne sont pas fréquenté directement suite à la coupe, en raison du manque de nourriture et du risque de prédation. Après 3 ou 5 ans, le parterre de coupe devient un aire d’alimentation pour l’orignal et plus propice à l’élevage des couvées de la gélinotte et au tambourinage. Ce n’est qu’après 30 ans que les CPRS sont fréquentés de nouveau par la faune en général.
Adaptation de Sirard et al. 2014
Sur la vidéo, on peut voir des bouquets de résineux d’environ 300 m². La forme des bouquets est conçue pour éviter l’étalement des arbres et limiter le chablis après coupe. Ils sont répartis de façon uniforme sur le parterre de coupe (1 à 3 bouquets par hectare). À l’intérieur des bouquets, c’est un refuge pour la mousse, les herbacées et les arbustes, qui pourront recoloniser le parterre de coupe graduellement après les opérations.