Coupe avec protection de la régénération et des sols
La coupe avec protection de la régénération et des sols est le traitement sylvicole le plus répandu en Mauricie. C’est un procédé de régénération qui libère l’espace de croissance pour permettre l’établissement ou le développement d’une cohorte de régénération. Les peuplements ciblés par cette coupe sont matures et peuvent être résineux, mixtes ou feuillus qui se régénèrent bien en condition de pleine lumière. Les espèces de feuillu présentes doivent donc être intolérants à l'ombre, tels que le bouleau blanc, le peuplier faux-trembles, le peuplier à grandes dents et le peuplier baumier.
La CPRS est toutefois le traitement le plus problématique pour la qualité des paysages et des habitats fauniques. Le risque d’érosion du sol, d’augmentation du débit de pointe, de lessivage des éléments nutritifs nécessaires à la croissance, (etc) sont tous des éléments à gérer en contexte de CPRS.
Pourquoi la CPRS à un endroit, plutôt qu’à un autre?
Les Zecs de la Mauricie sont réparties dans trois unités d’aménagement, dont chacune a ses propres cibles à atteindre par type de coupes. Par exemple, une unité comprenant naturellement plus de résineux et de feuillus intolérants à l’ombre aura une cible de coupe totale (CPRS) plus élevée, car ces essences d’arbres poussent mieux en contexte de pleine lumière.
Aussi, dans un contexte de forte pente, la coupe totale sera privilégiée, en raison de la difficulté opérationnelle d’un retour fréquent de la machinerie. La susceptibilité au chablis d’un peuplement d’épinette noire ou de pin gris va également engendrer la prescription d’une CPRS. Des microrafales peuvent faire verser une importante quantité d’arbres, dont la fibre va se dégrader si elle n’est pas récoltée dans l’année qui suit.
Taille des chantiers et organisation spatiale
L’organisation spatiale des chantiers, petits ou grands, a une grande incidence sur l’abondance et la distribution des espèces fauniques. Trois types d’organisations spatiales sont actuellement appliqués en Mauricie : en mosaïque, par séparateurs et les compartiments d’organisation spatiale (COS). Les deux premiers types d’organisation répondaient d’abord à un besoin citoyen de dispersion des coupes dans le paysage afin de préserver un esthétisme visuel. Ce dispersement des coupes de plus petite superficie a entraîné la construction d’une grande quantité de chemins forestiers, à l’augmentation des coûts d’opération, mais aussi à la fragmentation de l’habitat pour la faune. Finalement, l’obligation de retourner récolter les séparateurs de coupe accentue les conséquences économiques négatives de la CMO-CPRS, sans que les effets escomptés sur le plan du maintien du paysage n’aient été atteints.
Schéma : https://mffp.gouv.qc.ca/
La coupe mosaïque consiste à répartir des CPRS de tailles et de formes variées en vue d’obtenir à moyen terme une mosaïque de peuplements forestiers de différentes classes d’âges. Chaque chantier contient plusieurs blocs de coupe, séparés par une bande de forêt résiduelle, souvent d’une largeur de 200 mètres. La forêt résiduelle peut être récoltée lorsque la régénération des blocs coupés précédemment atteint 3 mètres. La coupe mosaïque est idéale dans un contexte de chasse au gros gibier, en raison du mélange de couvert de nourriture et de protection.
La coupe avec séparateurs consiste à récolter des blocs de coupes et laisser une lisière boisée, souvent de 60 mètres de largeur. Ces séparateurs sont utilisés comme corridor de déplacement par les lièvres et les petits rongeurs, puis de refuge par la faune aviaire suite à la coupe. Toutefois, l’obligation de retourner récolter les séparateurs de coupe diminue la rentabilité et annule la fonction de refuge faunique, sans que les effets escomptés sur le plan du maintien du paysage n’aient été atteints. La récolte des séparateurs peut être faite lorsque la régénération atteint 3 mètres.
Les compartiments d’organisation spatiale (COS), sont un nouveau type de chantier dont la superficie est nettement supérieure aux chantiers en mosaïque, dont la superficie moyenne est de 20 km². Les COS facilitent une gestion à l’échelle de paysage et permettent de conserver des massifs forestiers, qui servent de refuge pour la biodiversité faunique et végétale. La configuration de ces massifs permet de limiter l’effet de bordure et de conserver des conditions de forêt d’intérieur.
Le retour pour récolter la forêt résiduelle est effectué lorsque la régénération des blocs coupés précédemment atteint 7 mètres. Aussi, les modalités d’aménagement dans les COS obligent à avoir un minimum de 30% de forêt productive de plus de 7m en tout temps dans le domaine bioclimatique de la sapinière à bouleau jaune et la sapinière à bouleau blanc, 50% dans l’érablière à bouleau jaune. Ce type d’organisation spatiale est actuellement présent dans quelques zecs en Mauricie, mais son utilisation sera généralisée partout à partir de 2023.
Régénération naturelle ou reboisement?
Les CPRS et même les CPR sont sujets au reboisement, aussi appelé regarni ou plantation. Le choix d’investir ou non en sylviculture repose sur l’abondance de régénération naturelle. Le MFFP investit dans la sylviculture en forêt publique pour faciliter l’établissement d’essences lucratives, principalement des résineux. Les aires d’intensification de la production ligneuse (AIPL) sont l’équivalent d’un jardin forestier qui assure le maintien et l’augmentation de la productivité ligneuse.
Avant d’effectuer une plantation, le parterre de coupe est soumis au scarifiage, afin de rendre le sol plus propice à l’établissement des semis d’arbre. Ensuite, l’espèce la plus courante est l’épinette noire, puis le pin gris et le mélèze laricin.
Deux variantes de rétention sont présentées, soit CPRS sans legs biologiques, puis CPRS avec rétention par bouquets.
Les traitements d’éducation sont également très fréquents pour maximiser la productivité forestière. Dans le cadre du projet, c’est le traitement de dégagement est présenté.