Survol par drone
Dans la vidéo, on peut voir différents étages d’arbustes et d’arbres qui créent une structure complexe. Le peuplement est dense et offre un couvert de protection pour les mammifères et un habitat pour la faune aviaire toute l’année.
La forêt présentée dans le panorama est un peuplement de référence pour la forêt résineuse non-aménagée. Elle est issue d’un feu de 1923 et comprend principalement de l’épinette noire, mais aussi du pin gris, du pin blanc et du sapin baumier. Ce qui caractérise cette forêt, c’est surtout la structure verticale : des arbres de différents âges et hauteurs, des arbustes et un sous-bois riche. Les vieilles forêts de résineux ont une diversité floristique propre. Le tapis de mousse, le lichen sur les branches, des orchidées telles que la cypripède sont tous des éléments typiques.
La forêt présentée est mixte à dominance feuillue. On y retrouve du bouleau jaune et de l’érable à sucre. Le peuplement n’a jamais été coupé et la structure irrégulière est typique de vieilles forêts. Dans le panorama au sol, on peut voir que la forêt est très peu dense et laisse place à un sous-bois riche en espèces d’herbacées et arbustes fruitiers. La régénération est principalement composée d’érable à sucre.
Dans une région comme la Mauricie, les peuplements de résineux peuvent être issus d’un feu de forêt de sévérité varié, car les cônes d’arbres s’ouvrent grâce à la chaleur. La présence de résineux peut également être expliquée par le type de sol et le drainage. Par exemple, le pin gris pousse bien dans le sable et les sols secs.
La mortalité des arbres matures est due aux insectes ravageurs, aux champignons et au déracinement par le vent, aussi appelé chablis. Les épidémies de tordeuse de bourgeons de l’épinette sont plus sévères dans les peuplements à dominance de sapin baumier.
Photo : Lichen foliacé, qui pousse uniquement sur les vieux arbres.
Sur le schéma, on distingue 4 étapes de développement d’un peuplement, commençant par une forêt en régénération, jusqu’à une vieille forêt. À n’importe quel moment, un feu de forêt peut réinitier le peuplement. En l’absence de feu, le forêt se régénère par trouée, c’est-à-dire une mortalité locale des arbres, permettant à la lumière d’atteindre le sol. Cette mortalité locale peut être causée par des épidémies d’insectes et le chablis.
Adaptation de Gauthier et al. 2008
Les vieilles forêts naturelles ne sont pas nécessairement les habitats préférés de toutes les espèces fauniques. La martre d’Amérique est friande des vieux peuplements de résineux, alors que la gélinotte est absente de ce type de forêt. Les vieilles forêts présentant des trouées sont mieux adaptées aux besoins du lièvre, en raison de la strate arbustive présente.
Adaptation de Sirard et al. 2014
Les peuplements de type mélangé sont souvent composés initialement de feuillus de lumières, notamment les bouleaux et peupliers. Ils sont graduellement remplacés par des espèces tolérantes à l’ombre, telles que l’érable à sucre et sapin baumier. Lorsque la forêt atteint un état d’équilibre, il y a ce que l’on appelle une dynamique de trouée, c’est-à-dire la mortalité de gros arbres qui laissent place à la régénération localement. La mortalité des arbres matures est surtout causée par le vieillissement, les champignons, le chablis (déracinement ou bris par le vent), puis les insectes ravageurs. Un feu de forêt peut à tout moment ramener le peuplement à l’étape initiale de régénération.
Photo : Polypode de virginie, une fougère qui pousse uniquement sur les blocs de rocs en forêt mixte.
Adaptation de Gauthier et al. 2008
La canopée fermée permet de conserver des conditions humides au sol, avec un sous-bois riche. Les gros arbres morts debout ou au sol offrent un substrat d’alimentation et de protection pour les insectes, les oiseaux et les mammifères de petite taille, comme la martre. L’abondance de micro-habitats et d’arbustes fruitiers assure un milieu de qualité pour les petits mammifères.
Les vieilles forêts mixtes sont recherchées par la gélinotte pour l’étape de nidification. L’entremêlement d’un couvert fermé et de trouées est davantage recherché par l’orignal et le lièvre.
Adaptation de Sirard et al. 2014